Cours de Mme Marquet et M Viora
On observe une dynamique de série progressive lors de la colonisation d’une coulée de lave (a.) comme à la Réunion : des lichens s’installent d’abord car ils n’ont pas besoin de sol pour pousser ; puis (b. c.) les fougères Nephrolepis abrupta s’enracinent dans les fissures et enrichissent le substrat en matière organique (d.). La série progressive qui mène à la forêt primaire réunionnaise est ensuite perturbée par des espèces introduites, le Bois de Chapelet Boehmeria penduliflora (e.) et le Filaos Casuarina equisetifolia (f.) qui s’installent à la place des espèces indigènes, menant à une forêt secondaire (g.) au lieu de la forêt primaire (i.). La recolonisation est favorisée par les îlots de recolonisation (h.) épargnés par la lave.
A la Réunion toujours, un incendie a détruit 800 ha de forêt au Maïdo en 2010. L’Office National des Forêts accompagne depuis le retour de la forêt :
Un incendie a détruit une large partie des forêts du Parc National du Yellowstone (Wyoming, USA) en 1988. Les arbres calcinés ont été laissés en place ; en 2017, les jeunes arbres ont déjà bien poussé (a. b.) et de vastes espaces sont encore couverts de végétation pionnière. Par ailleurs, des troupeaux de grands herbivores tels que le Bison Bison bison (c.) ou le wapiti Cervus canadensis (d.) maintiennent le milieu ouvert en broutant une large part des jeunes arbres. Ces grands herbivores sont eux-mêmes régulés par des grands carnivores tels que les loups (réintroduits en 1995) et les ours (e.), ce qui conduit à des écosystèmes diversifiés et donc plus riches et plus résilients (f.). Les cours d’eau (d.) laissés en libre évolution montrent une zonation de végétation entre l’eau libre et la terre ferme.
Comme dans beaucoup d’îles du Pacifique, l’arrivée des humains a signifié l’introduction du Rat polynésien Rattus exulans. Ces rats ont trouvé des proies faciles : des oiseaux nichant au sol ou à faible hauteur, des pontes de tortues marines. Cela a conduit, dans de nombreuses îles, à la disparition totale de ces espèces, parfois rares ou menacées. Sur les îles hautes et de grande superficie, le piégeage limite la prolifération des rats et des anneaux autour des troncs les empêchent de grimper dans les arbres. Sur des petites îles comme Tetiaroa (a.), une éradication complète des rats peut être tentée (b.). Les conséquences sont rapidement visibles : les oiseaux reviennent nicher (c. d. e.), les crabes ne sont plus prédatés (f.), les cocos non mangées peuvent germer (g.) ce qui permet à la végétation de se reconstituer (h.). Le flux de nutriments rétabli sur terre enrichit les eaux du lagon, permettant des chaînes alimentaires complètes (jusqu’au requin i.), et peut-être même au large (j.).