Cours de Mme Marquet et M Viora
Les bactéries, êtres vivants unicellulaires procaryotes, sont très diverses et sont nécessaires au fonctionnement de notre organisme (elles sont présentes dans notre microbiote intestinal, sur la peau et les muqueuses…). D’autres bactéries sont pathogènes et responsables de nombreuses maladies que seuls les antibiotiques, découverts après la 1ère guerre mondiale, peuvent éradiquer. Cependant, chaque année environ 12000 personnes meurent en France à cause de bactéries multirésistantes.
Qu’est ce que la résistance aux antibiotiques et pourquoi est-ce un enjeu de santé publique ?
Livre p276-277
Qu’est ce que la résistance aux antibiotiques et pourquoi est-ce un enjeu de santé publique ?
A.L’origine d’une résistance « naturelle »
Découverts entre les 2 guerres mondiales, les antibiotiques ont connu un développement phénoménal après 1945. Les antibiotiques perturbent des mécanismes essentiels de la vie cellulaire (réplication, transcription, traduction, synthèse de la paroi…) ce qui limite la croissance bactérienne (effet bactériostatique) ou tue les bactéries (effet bactéricide).(source)
B.Antibiorésistance et sélection naturelle
La plupart du temps, les bactéries mutantes résistantes à un antibiotique restent minoritaires. Mais, si on place dans leur environnement un antibiotique, la plupart des bactéries sensibles vont être éliminées alors que les formes résistantes vont survivre et se multiplier en utilisant les ressources nutritives du milieu.(power point bactresistance)
Mots à placer : plus fréquentes, sélection, résistance, sensibles, mutationL’exposition aux antibiotiques exerce donc une forme de sélection naturelle sur la population bactérienne pour qui, la fréquence des résistances ne fait que croître. Les bactéries résistantes sont très présentes dans notre environnement. Le risque de contamination par celles-ci est devenu de plus en plus important.
En février 2017, l’OMS a publié une liste de bactéries résistantes représentant une menace à l’échelle mondiale.
Article : explosion de la Gonorrhée
A.Un constat : évolution de l’antibiorésistance mondiale.
La principale cause de l’accélération de l’antibiorésistance est la surconsommation des antibiotiques, principalement en médecine de ville où la consommation a augmenté entre 2007 et 2017. En santé humaine, la consommation d’antibiotiques est essentiellement faite en ville (93 % contre 7 % à hôpital). Dans les élevages, l’utilisation abusive d’antibiotiques dans la nourriture animale dans le seul intérêt d’assurer leur croissance plus rapide et non plus pour les préserver de certaines maladies a entraîné une contamination massive d’antibiotiques Les antibiotiques ingérés par la faune sont éliminés dans l’environnement où certains antibiotiques y sont stables et persistent.(source)
Les bactéries se propagent via l’alimentation et les déjections. L’environnement a un rôle de réservoir et de propagation. Le secteur hospitalier est un secteur propice aux transmissions croisées (d’individu à individu).
De fait, des multirésistances aux antibiotiques se développent et peuvent échapper aux traitements antibiotiques actuels….
Comment éviter ou limiter une résistance générale bactérienne ?
B.Limiter la diffusion de l’antibiorésistance pour préserver l’efficacité des antibiotiques
Pour préserver le plus longtemps possible l’efficacité des antibiotiques disponibles, il faut réduire leur consommation afin de limiter la pression de sélection sur les bactéries :
Allons plus loin ! Comprendre les transferts horizontaux
Des mutations spontanées ou induites se produisent aléatoirement une variation génétique dans les populations de bactéries. Parmi ces mutations, certaines confèrent des résistances aux antibiotiques. De plus, les bactéries sont capables de s’échanger facilement des plasmides, fragments d’ADN circulaire (voir article PLS sur les transferts horizontaux) : un plasmide conférant un avantage sélectif, comme un gène de résistance à un antibiotique, sera donc rapidement diffusé dans une population bactérienne.
L’application d’un antibiotique sur une population bactérienne
Savoir : Des mutations spontanées provoquent une variation génétique dans les populations de bactéries. Parmi ces variations, certaines font apparaître des résistances aux antibiotiques. L’application d’un antibiotique sur une population bactérienne sélectionne les formes résistantes et permet leur développement. L’utilisation systématique de traitements antibiotiques peut augmenter la fréquence des formes résistantes par sélection naturelle.
Savoir faire:
Parmi les mutations spontanées ou induites qui se produisent aléatoirement dans les populations de bactéries, certaines confèrent des résistances aux antibiotiques.L’application d’un antibiotique sur une population bactérienne sélectionne les mutants résistants à cet antibiotique, d’autant plus qu’il élimine les bactéries compétitrices sensibles et permet donc leur développement numérique. L’utilisation systématique de traitements antibiotiques en santé humaine comme en usage agronomique ou vétérinaire conduit à augmenter la fréquence des formes résistantes dans les populations naturelles de bactéries et aboutit à des formes simultanément résistantes à plusieurs antibiotiques. Cela constitue un important problème de santé publique car le nombre de familles d’antibiotiques disponibles est limité. De nouvelles pratiques plus responsables des antibiotiques disponibles doivent donc être recherchées.