S5 Hormone et procréation humaine (2)

V/ Les molécules de synthèse permettant la maîtrise de la procréation modifient ce cycle hormonal naturel

La connaissance de plus en plus précise des hormones naturelles endogènes contrôlant les fonctions de reproduction humaine a permis progressivement la mise au point de molécules de synthèse exogènes qui leurrent ce système et permettent une maîtrise de la procréation, avec de moins en moins d’effets secondaires.

Avant la séance

A l’aide de la vidéo, construire une frisedu 2e chronologique indiquant l’apparition progressive des méthodes de régulation des naissances.
Une activité en ligne à remplir après avoir visionné la vidéo :

Pendant la séance

Définitions et exemples de méthodes contraceptives

Compétez le texte à trou à l’aide de l’animation flash présentant le mode d’emploi de la contraception et celle sur la pilule. Consulter les sites présentant les différentes méthodes contraceptives (voir aussi ici)

tableau contraceptifLes différents  moyens contraceptifs peuvent :

1- Bloquer l’ovulation

Effet piluleniveau d'action contraceptifLa pilule estroprogestative contient des œstrogènes et de la progestérone de synthèse qui bloquent la stimulation de l’ovaire via l’hypophyse : l’hypophyse est mise au repos et cesse de stimuler les ovaires, de sorte que l’ovulation n’a pas lieu. On doit vérifier que l’équilibre hormonal soit respecté.

L’ implant est un bâtonnet que l’on place sous la peau de l’avant bras ou du bras lors d’une courte anesthésie locale. Il libère un progestatif pendant 3 à 5 ans qui agit comme une pilule progestative mais qui souvent empêche aussi l’ovulation.

L’anneau mesure entre 5 et 6cm de diamètre et est posé au fond du vagin par la femme. Cet anneau est imprégné d’œstrogène et de progestérone. Il est placé pendant 21 jours. Il est retiré le 22ème jour.

Le patch est collé sur la peau et les hormones diffusent sous la peau, passent dans le sang et freinent l’axe hypothalamo-hypophysaire. On utilise un patch par semaine pendant 3 semaines puis on arrête une semaine.

2- Empêcher la rencontre des gamètes

On peut utiliser une pilule progestative (prise quotidiennement) qui agit en coagulant la glaire dans le col de l’utérus, ce qui empêche les spermatozoïdes d’atteindre l’ovocyte.

On peut utiliser un préservatif (contraception mécanique) masculin ou féminin.

les pays anglo-saxons ont une forte tradition de vasectomie

La ligature des trompes chez la femme nécessite une anesthésie générale. Chez l’homme, la vasectomie ou ligature des canaux déférents pour l’homme se fait facilement et sous anesthésie locale (une BD sur les obstacles psychologiques liés à la vasectomie). Ces deux méthodes de stérilisation sont considérées comme définitives.

Il existe également chez l’homme les  slips chauffants, un anneau autour des testicules, ou une piqûre hebdomadaire .

Un peu d’humour…

 

Pour la Science, N°369, juillet 2008 : « Les limites de la contraception » D’après Frédérique Kuttenn, endocrinologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris

Chez l’homme, les progrès dans le développement de nouvelles méthodes de contraception masculine réversible ont été lents. S’il a été clairement démontré que l’approche hormonale est capable de fournir une contraception efficace et réversible, aucun produit n’est disponible sur le marché pour le moment. Actuellement, des essais sont en cours sur un gel autoadministré associant testostérone et Nestorone (un progestatif) ainsi que sur d’autres méthodes étudiées depuis plus longtemps et disponibles essentiellement sous forme injectable. De nouveaux stéroïdes à action prolongée, dotés d’une activité androgénique et progestative, font également l’objet d’essais cliniques. Les approches non hormonales agissent sur la spermatogenèse, sur la maturation des spermatozoïdes dans l’épididyme ou encore au niveau du canal déférent, mais elles restent au stade des essais précliniques.

Les enquêtes indiquent que les hommes et leurs partenaires sont prêts à utiliser de nouvelles méthodes de contraception masculine, mais ils n’ont pas cette possibilité pour le moment.

Au milieu. Un premier type de contraception hormonale utilise un dérivé de la testostérone seul. Celui-ci supprime la fonction de l’axe hypothalamo-hypophysaire, ce qui bloque la spermatogenèse mais également la production de testostérone testiculaire. Cependant le dérivé de la testostérone permet de compenser l’absence de production de testostérone endogène pour les effets périphériques de cette hormone.
À droite. La contraception hormonale peut également se faire via un dérivé de la testostérone associé à un progestatif. Le progestatif supprime la fonction de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Le dérivé de la testostérone a alors pour rôle de compenser l’absence de production de testostérone endogène causée par le progestatif et de permettre ainsi le maintien des caractères sexuels secondaires associés à la testostérone. (source)

3- Empêcher la nidation

Définition et exemples de méthodes contragestives

La contragestion est l’ensemble des méthodes empêchant la gestation de l’embryon après sa formation. Ces méthodes s’appliquent après la fécondation. Ce ne sont pas des méthodes de contraception.

  • Le stérilet, objet plastique associé à un fil de cuivre en forme d’ancre, est placé dans l’utérus pour 5  ans, irrite la muqueuse utérine qui réagit en empêchant la nidation. Il peut aussi être associé à de la progestérone délivrée en continu.
  • La pilule du lendemain (contragestion d’urgence). Ce sont des pilules qui contiennent de la progestérone ou œstrogène+progestérone. Il y a 2 comprimés à prendre : le premier dans les 24 heures qui suivent un rapport sexuel non protégé et le deuxième 12 à 24 heures après le premier. La prise de ces comprimés va provoquer un déséquilibre hormonal brutal et va, selon le moment du cycle, empêcher l’ovulation, la fécondation, la nidation. Mais son mode d’action est assez mal connu. Il démontre cependant à nouveau l’importance du respect des équilibres des concentrations plasmatiques hormonales à chaque moment du cycle.

exercice 6p236 La contraception d’urgence

  • Le RU 486. Ceffet RU 486’est une molécule dont la structure est proche de la progestérone mais qui a une plus grande affinité avec les récepteurs à progestérone des cellules de la muqueuse utérine. Pris lors de la phase de corps jaune, le RU 486, en monopolisant les récepteurs à la progestérone, empêche l’endomètre de répondre à l’action de la progestérone sécrétée par le corps jaune.

    Bien que se fixant sur les mêmes récepteurs, le RU 486 n’a pas les propriétés de la progestérone, il n’agit pas sur les cellules cibles et ne provoque pas le maintient de la muqueuse utérine et ne bloque pas les contractions utérines.

    Il entraîne en conséquence des règles anticipées et s’oppose ainsi à la nidation d’un éventuel embryon. Par son action « anti progestérone », le RU 486 peut exercer une action abortive.

exercice 7p236 Le RU 486

VI) La médecine aide à la procréation : Infertilité et Procréation Médicalement Assistée (PMA) – livre p224-225

D’abord, une vidéo sur les premiers mois de la grossesse (17′), et une autre sur l’accouchement (18’43 »)

Certains couples peuvent avoir des problèmes d’infertilité d’origines très diverses qui les empêchent de procréer. La Procréation Médicalement Assistée peut dans certains cas apporter une solution aux personnes infertiles.

Différentes techniques existent :

  • L’IA (Insémination Artificielle), elle est pratiquée lorsqu’il y a une infertilité masculine. Pour cela on récupère le sperme d’un conjoint ou d’un donneur anonyme et on sélectionne les spermatozoïdes les plus mobiles. Ils sont ensuite directement injectés dans la cavité utérine suite à une stimulation ovarienne de la femme. On augmente ainsi les chances de fécondation en faisant passer la redoutable barrière de la glaire cervicale dans le col de l’utérus et en déclenchant l’ovulation de plusieurs follicules.
  • La FIVETE (Fécondation In Vitro Et Transfert d’ Embryon)

Les différentes étapes de la fécondation in vitro sont les suivantes :

1- Stimulations ovariennes par injection d’hormones FSH.FIVETE

2- Ponction ovarienne : récupération de plusieurs ovules d’une même femme

3- Récupération des spermatozoïdes d’un conjoint ou d’un donneur anonyme

4- Mise en contact dans un liquide nutritif des 2 gamètes. Des fécondations se font naturellement dans le tube à essai (in vitro).

5- Implantation des embryons au stade 4 cellules dans l’ utérus d’une femme ayant subi préalablement un traitement hormonal pour que la muqueuse utérine permette la nidation des embryons.

  • L’ICSI (IntraCytoplasmique Spermatozoïde Injection)

ICSIL’ICSI (IntraCytoplasmic Sperm Injection) est une technique qui se déroule sous le microscope et qui permet l’injection d’un spermatozoïde directement dans le cytoplasme de l’ ovule lorsque les fécondations naturelles in vitro ne se produisent pas seules.

Toutes ces techniques soulèvent des questions éthiques.

exercice 9p237 Infertilité masculine

VII/ Se protéger des IST (infection sexuellement transmissible) – livre p222-223

Le vagin abrite une flore vaginale naturelle (bactéries non pathogènes du microbiote), qui joue un rôle protecteur (pH acide, compétition…). L’hygiène intime permet de veiller à ce que des micro-organismes pathogènes ne prolifèrent pas. Elle vise à éviter le déséquilibre de cette flore bactérienne, mais si cette hygiène est nécessaire, il ne faut pas en abuser car l’excès est tout aussi néfaste. Lorsque des champignons se développent, cela peut provoquer des irritations ou des pertes blanches ; on parle de mycose. Tout déséquilibre de la flore vaginale (bactéries non pathogènes du microbiote) peut favoriser l’apparition d’IST ou Infections Sexuellement Transmissibles (voir ce dossier complet) :

  • Mycose : des champignons se développent dans le vagin et cela peut provoquer des irritations ou des pertes blanches
  • Papillomavirus (HPV) : virus qui peut provoquer le cancer de l’utérus.
  • Bactéries du genre Chlamydia à l’origine des chlamydioses ou à un parasite (Protozoaire) du genre Trichomonas. Chlamydia présente la particularité d’être une des principales causes de stérilité chez la femme.
  • Le VIH quant à lui est le virus à l’origine du SIDA. On ne peut toujours pas guérir du SIDA ni disposer d’un vaccin contre le VIH mais le diagnostic précoce de la séropositivité permet de ralentir fortement l’évolution de la maladie par un traitement approprié. Le seul et unique moyen actuel de prévenir l’infection par le VIH reste l’utilisation du préservatif.

Contre les IST, seul le préservatif est un moyen efficace de prévention car il empêche tout germe pathogène (champignon, virus, bactérie…) de se transmettre. Tout symptôme génital anormal peut trahir la présence d’une IST.

exercice 8p237 La gonorrhée

Conclusion :

Il existe différentes méthodes visant à empêcher (contraception) ou arrêter (IVG) une grossesse.
Toutes ont pu être mises au point grâce à la connaissance du fonctionnement hormonal de l’appareil reproducteur féminin.
La pilule combinée est constituée d’hormone de synthèse (œstrogène et progestérone) qui, en agissant sur l’hypophyse, vont empêcher l’ovulation. La pilule du lendemain a un effet similaire seulement si elle est prise dans les 72 heures et si l’ovulation n’a pas eu lieu.
Son utilisation doit rester exceptionnelle.
L’interruption volontaire de grossesse provoque quant à elle un rejet de l’embryon mais est soumis à des délais légaux de réalisation.

Après la classe :

 

Pour aller plus loin :


Une BD à commander au CDI : Les Contraceptés – Enquête sur le dernier tabou

 

Objectifs cognitifs :

La connaissance de plus en plus précise des hormones naturelles endogènes contrôlant les fonctions de reproduction humaine a permis progressivement la mise au point de molécules de synthèse exogènes qui leurrent ce système et permettent une maîtrise de la procréation, avec de moins en moins d’effets secondaires.

Chez la femme et chez l’homme, ces molécules de synthèse sont utilisées dans la contraception régulière («la pilule»), la contraception d’urgence féminine, les hormones contragestives dans le cadre de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse, ainsi que la contraception hormonale masculine.

D’autres modes de contraception existent chez l’homme et la femme; certaines permettent de se protéger des infections sexuellement transmissibles (IST) et d’éviter leur propagation. Selon les problèmes de stérilité ou d’infertilité, différentes techniques médicales peuvent être utilisées pour aider à la procréation : assistance médicale à la procréation (AMP), hormones pour permettre ou faciliter la fécondation et/ou la gestation.Notions fondamentales:hormones et neurohormones hypothalamo-hypophysaires (FSH, LH et GnRH);modes d’action biologique des molécules exogènes.

modes d’action biologique des molécules exogènes

Capacités :

  • Mettre en œuvre une méthode (démarche historique) et/ou une utilisation de logiciels (exemple:visualisation de modèles moléculaires, réalité augmentée) et/ou une pratique documentaire pour expliquer le mode d’action des molécules exogènes agissant comme des «leurres».
  • Recenser, extraire et organiser des informations pour relier les causes de stérilité ou d’infertilité au choix des modalités de l’assistance médicale à la procréation.
  • Extraire et exploiter des données pour relier la prévention contre les IST (SIDA, hépatite, papillomavirus, etc.) à la vaccination ou l’utilisation du préservatif.
  • Montrer les applications biotechnologiques découlant des connaissances scientifiques.

Précisions : la connaissance des différents types de rétrocontrôle n’est pas attendue. Il s’agit de montrer comment des molécules exogènes peuvent agir comme des «leurres»pour empêcher la production des ovocytes ou des spermatozoïdes, pour désynchroniser le fonctionnement de l’appareil reproducteur chez la femme ou empêcher le développement de la muqueuse utérine. Les mécanismes cellulaires de l’action des hormones, de même que les voies de leur synthèse, ne sont pas au programme. Le lien est établi entre certaines étapes des techniques de l’assistance médicale à la procréation ou d’interruption volontaire de grossesse et les connaissances scientifiques qui permettent de les expliquer et d’évoquer leur cadre éthique.

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