Cours de Mme Marquet et M Viora
Cours géothermie-eleve– activité autocorrectrice
TP 22 géothermie et contexte géodynamique
Le Gradient géothermique ou accroissement de la température avec la profondeur varie avec :
Il est en moyenne de 31°C/km en France (110°C/km dans le 1er km en Alsace, mais 12°C/km dans la région de Rennes). Bonté et al, 2010
Le Flux géothermique ou flux de chaleur : Quantité d’énergie évacuée par la Terre, exprimée par unité de surface et par unité de temps.
Le flux moyen est de 65mW.m-2 à la surface des continents et de 101mW.m-2 à la surface du plancher des océans soit 87mW.m-2 pour l’ensemble du globe (Pollack et al, 1993)
Le flux thermique en un point donné est obtenu en multipliant la conductivité thermique et le gradient thermique. Il dépend de la radioactivité des roches et du refroidissement de la chaleur initiale de la terre par cristallisation du noyau terrestre.
Il est variable suivant le contexte géodynamique. Ce flux géothermique est :
– faible sur les continents (30 km d’épaisseur de croûte)
– modéré dans les océans (6 à 8 km de croûte) : le long des dorsales il est le plus fort. L’hydrothermalisme océanique joue un rôle prépondérant dans ce transfert thermique.
– élevé dans les zones volcaniques (200 à 300mW/m²) : dorsales, volcans, points chauds …
– modéré dans certains bassins sédimentaires : en France, il existe deux lieux où l’accumulation de sédiments est importante jusqu’à 3000 m d’épaisseur : dans le Bassin Parisien et dans le Bassin Aquitain. La température peut y atteindre 65 °C.
Ex : Guadeloupe (zone de subduction)
La Réunion (point chaud)
Bassin parisien (bassin sédimentaire)
et dans les régions amincies (rifting et remontée du Moho vers la surface). Ex : cas du fossé Bressan.
On constate que dans ces zones, le Moho est peu profond. Cela signifie que localement il y a une remontée de l’asthénosphère. A 1km de profondeur, la température de l’eau est très chaude alors qu’à Marseille, il faut atteindre 5km de profondeur pour avoir les mêmes températures.
Ainsi dans l’écorce terrestre, la température augmente avec la profondeur suivant un gradient géothermique. Ce gradient est variable d’une région géologique à une autre. L’homme extrait ces fluides pour exploiter cette énergie. L’énergie géothermique chauffe les roches et les fluides qui peuvent y circuler.
L’Homme peut alors réaliser des forages afin d’extraire les fluides présents dans les aquifères (nappes d’eau souterraine) et utiliser cette eau chaude pour le chauffage ou pour produire de l’électricité.
Le volcanisme, les sources d’eau chaude, les geysers… sont autant de manifestations géologiques qui sont la conséquence de l’énergie interne de la Terre.
Le flux géothermique correspond à l’énergie dissipée par la surface terrestre. Il est mesuré en W/m2. Cette grandeur mesure la dissipation de la chaleur par le globe. Il dépend du gradient géothermique mais également de la conductivité thermique des roches.
II/ Origine de l’énergie thermique et sa dissipation dans le globe
1- L’origine de l’énergie thermique
La Terre émet 4,2. 1013 Watts à sa surface. Cette chaleur de la Terre provient :
2- Le transfert de l’énergie thermique dans le globe
L’énergie thermique est propagée par conduction et par convection :
Et une animation pour comprendre la convection et la conduction
3- Vers un modèle global
La tomographie thermique permet d’observer des mouvements ascendants de la matière chaude et solide de grande ampleur au sein du manteau.
Images tomographiques au niveau de l’Amérique centrale (Central America),
Japon (Japan), Égée (Agean) et Tonga. (source cnrs)
La tomographie sismique permet d’établir des « coupes » du globe terrestre grâce à une analyse des vitesses de propagation des ondes sismiques. Les vitesses enregistrées dépendent, notamment, des caractéristiques physiques du milieu traversé (température, pression).
Sur chaque image, les régions colorées en rouge correspondent aux régions anormalement chaudes, la vitesse des ondes est inférieure à la vitesse « normale ». Les zones colorées en bleu montrent des régions « froides » ; les ondes s’y propagent rapidement.
Ces zones froides correspondent aux plaques océaniques subduites dans la manteau.
NB : ces images semblent indiquer que la plaque plongeante s’enfonce sous la limite 670 km pour atteindre l’interface manteau-noyau (CMB : Core Mantel Boundary).
Schéma bilan des mouvements au sein de la planète Terre (à compléter à l’aide de ce présentation numérique):
Ces panaches mantelliques initiés en profondeur sont associés au magmatisme de point chaud. Ils sont à l’origine d’une dissipation d’énergie thermique par convection. (page 231 de votre livre)
Ainsi, l’activité thermique de la Terre s’inscrit dans le processus de tectonique des plaques. Les conséquences de cette activité interne se manifestent en surface par :
La chaleur terrestre se dissipe très progressivement. Elle est basée sur la désintégration d’atomes radioactifs dont l’activité perdurera encore plusieurs centaines de millions d’années (renouvelable à l’échelle humaine).
Schéma bilan:
L’ensemble du chapitre en texte à trous auto-correctif.
Pour comprendre la tomographie
Pour approfondir sur la géothermie : vidéos, animations, quiz, documents de terrain : le site du BRGM Géothermie
Pour comprendre la géothermie en vidéo:
Le coin du professeur
I/ Étude d’exemples
Savoir : L’énergie géothermique utilisable par l’Homme est variable d’un endroit à l’autre. Le prélèvement éventuel d’énergie par l’Homme ne représente qu’une infime partie de ce qui est dissipé.
La température croît avec la profondeur (gradient géothermique) ; un flux thermique atteint la surface en provenance des profondeurs de la Terre (flux géothermique). Gradients et flux varient selon le contexte géodynamique.
Savoir faire : Exploiter des données extraites des atlas régionaux des ressources géothermales en France, concernant la température des fluides extraits dans ces zones.
Exploiter l’imagerie satellitaire et les cartes de répartition mondiale du flux thermique pour replacer les exploitations actuelles dans le cadre structural : magmatisme de rifting, de subduction ou de points chauds.
II/ origine de l’énergie thermique
Savoir : Le flux thermique a pour origine principale la désintégration des substances radioactives contenues dans les roches. Deux mécanismes de transfert thermique existent dans la Terre : la convection et la conduction. Le transfert par convection est beaucoup plus efficace. À l’échelle globale, le flux fort dans les dorsales est associé à la production de lithosphère nouvelle ; au contraire, les zones de subduction présentent un flux faible associé au plongement de la lithosphère âgée devenue dense. La Terre est une machine thermique.
Savoir faire: Réaliser des mesures de conduction et de convection à l’aide d’un dispositif ExAO et les traiter avec un tableur informatique. Réaliser et exploiter une modélisation analogique de convection en employant éventuellement des matériaux de viscosité différente. Exploiter les imageries de tomographies sismiques.
Bonjour, Dans le cadre de nos études, j’aimerais télécharger l’ensemble de vos données concernant la géothermie. Pour l’instant je n’y arrive pas. Merci de nous informer sur ces ressources. cdlt
Oui je besoin de cette chapitre
Bonjour
Votre adresse email ne certifie pas que vous êtes un professeur. Avez-vous une adresse académique ? Cordialement
Bonjour. Tout d’abord un grand merci et bravo pour ce que vous faites, toujours très didactique et documenté.
J’ai écouté cette conférence du géologue Pierre Thomas, issue du site planet terre, à destination des professeurs de svt (formation), sur la convection mantellique. Y sont mis en avant la complexité des flux énergétiques du manteau, et la difficulté dûe au fait que les manuels simplifient ces mouvements mantelliques par de la convection simple. J’aimerais beaucoup avoir votre avis.
Merci!
J’ai oublié le lien!
https://planet-terre.ens-lyon.fr/article/convection-PTho_conf.xml#CD
J’aimerais savoir comment vous envisageriez d’expliquer aux élèves cette complexité. Ce n’est pas évident car non présent dans les manuels… Merci encore
Merci de bien vouloir me faire le plaisir de me transmettre la formulation mathématique et la formulation physique de:
1) la Géothermie à très basse profondeur;
2) la Géothermie à basse profondeur;
3) la Géothermie à moyenne profondeur;
4) la Géothermie à haute profondeur;
5) la Géothermie à très haure profondeur.
En effet, je suis un Doctorant en Géosciece en tant que contexte de la Géothermie.
J’ai besoin, également, d’une démonstration mathématique et physique sur:
– le caractère écologique de la Géothermie;
– le caractère d’énergie Renouvelable de la Géothermie;
– Le caractère « universel » de la Géothermie;
– les atouts de Développement Durable de la Géothermie;
– l’évolution du Coût de la Géothermie en fonction de la profondeur.
– et, le gain potentiel de la Géothermie en tant qu’Énergie Renouvelable, Écologique, Universelle et à atouts de Développement Durable.
Merci, d’avance, pour votre compréhension et meilleure collaboration espérant capitaliser, incessamment, notre partenariat dans le proche avenir au moment où la sécurité énergétique est à risque et que l’investissement en Géothermie vient à point nommé afin de compléter le bouquet énergétique actuellement mis en exergue par le solaire (ponctuelle), l’éolien (ponctuelle), la biomasse et l’énergie marémotrice (ponctuelle).
Bonjour,
Article très intéressant
Connaît on la quantité de chaleur dégagée lors d’un déplacement de plaques ( tectonique) ?
Merci
Cordialement,
Vinh
On trouve que le flux de chaleur varie entre 50 et 300 mW/m2 , avec une moyenne d’environ 70 à 80 mW/m2. Mais évidemment cela fluctue en fonction des conditions géodynamiques : on peut avoir un flux de 130 à 900 mW/m2 au niveau des dorsales (accrétion) puis le flux de chaleur continue de diminuer lors du déplacement des plaques ( 50 mW m2).
Si vous voulez aller plus loin, je vous conseille cet article de l’ens : https://www.geologie.ens.fr/~ecalais/teaching/geodynamics-of-the-lithosph/chaleur_temperature_seul.pdf
Bonne lecture
Virginie
Merci à Virginie pour la réponse.
Comme je ne suis pas spécialiste, je ne me rends pas compte des grandeurs thermiques signalées. Peut-on les comparer, par exemple, avec la chaleur reçue du soleil (selon les endroits cités: dorsales-accrétion, lignes de déplacement des plaques, etc) ?
Ou autres comparaisons parlantes…
MERCI encore.
Vinh